Culture

La star antillaise Admiral T au Festival Haïti en folie ce samedi


Comme son nom de scène l’indique, Admiral T est aux commandes de la situation quand il monte sur scène : il incite les spectateurs à danser et à chanter, du début à la fin de ses concerts. Or, dans le cadre du Festival Haïti en folie, ce samedi 29 juillet, à 20 h 30, l’amiral de la musique reggae-dancehall jettera l’ancre dans le parc Lafontaine afin de conquérir le cœur des Montréalais, et plus particulièrement celui des membres de la communauté haïtienne.

Le grand allié des Haïtiens

Le chanteur guadeloupéen, qui a grandi dans un quartier populaire de Pointe-à-Pitre, n’en est pas à son premier concert dans la ville des festivals. Or, cette fois, il se présente à Montréal en véritable allié des Haïtiens.

En effet, ayant collaboré avec des artistes et groupes musicaux haïtiens tels que Wyclef Jean, Carimi et J. Perry, Admiral T, de son vrai nom Christy Campbell, a clairement démontré son admiration pour Haïti lorsqu’il a créé la chanson Yo pa enmé (Aysien), en 2008.

Yo pa renmen Ayisien, men yo renmen mizik ay (yo)Yo pa renmen Ayisien men yo renmen Carimi… Yo pa renmen Ayisien men yo renmen T-Vice… Yo pa renen Aysien men yo renmen Ti Kabzy… Yo pa renmen Ayisien men yo vle Tabou Combo

Admiral T

Les paroles de cette chanson sont devenues le moyen par lequel des activistes dénoncent le paradoxe des Antilles françaises, où le dénigrement des immigrants haïtiens et l’amour pour la musique haïtienne coexistent.

Un artiste engagé, dites-vous ?

Au-delà de la musique

C’est en partie les causes sociales de son quartier (Boissard) qui l’ont dirigé vers la musique : irrité par la médisance dont son district était victime, en 1993, âgé seulement de 12 ans, il se lance dans la musique en ayant pour objectif de déconstruire les stéréotypes touchant Boissard. Autrement dit, il désirait montrer qu’il y avait aussi du bonheur dans ce quartier où se côtoient des Dominiquais, des Haïtiens et des Guadeloupéens.

Comme la majorité des Guadeloupéens et des Martiniquais, la musique zouk occupe une place importante dans sa vie, mais il s’est plutôt servi du reggae pour décrire la réalité des jeunes Antillais.

Toutefois, ce n’est qu’en 2003 qu’Admiral T sortira son premier album intitulé Mozaïk Kréyòl et connaîtra du succès avec la chanson Rèv an mwen.

Trois années plus tard, au printemps 2006, il sort son deuxième album, Toucher l’horizon, et s’assure de la collaboration du légendaire groupe Kassav’ ainsi que de l’ancien groupe jamaïcain T.O.K., qui s’est dissout en 2015.

Parmi les plus grands morceaux d’Admiral T figurent I am Christy Campbell, Ti Milo, Lesmains en l’air, DMTS (dis-moi tes sentiments), Toucher l’horizon, Ghetto survivor et Awogan, pour ne nommer que ceux-là.

Donc, ce samedi, venez en grand nombre assister aux spectacles de la 17e édition du Festival Haïti en folie, qui a été fondé par Fabienne Colas, et vivre un beau moment musical !

Notez que le rappeur BIC, de son vrai nom Roosevelt Saillant, chauffera le parc en attendant l’arrivée sur scène d’Admiral T, et que, bien sûr, en après-midi, le traditionnel rara d’Haïti en folie sillonnera les rues du Plateau Mont-Royal avant d’aboutir au parc Lafontaine.


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Auteur

Gagnant du prix Rédacteur (rice) d’opinion aux Prix Médias Dynastie 2022, Walter Innocent Jr. utilise sa plume pour prendre position, dénoncer et informer. Depuis 2017, il propose aux lecteurs du magazine Selon Walter une analyse critique de l'actualité.

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